1 avr. 2008

Ce projet de société n'est pas le nôtre

Ça n'est malheureusement pas du tout un poisson d'avril :



lire le texte sur le site du Gisti : la xénophobie d’État tue

25 janv. 2008

à plus



une pause dans ce blog. à plus, ici ou là, ou encore là-bas...

17 janv. 2008

La nausée

On avait déjà eu droit au discours de Latran soufflé par Gaino et Gallo : « Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes. J'assume pleinement le passé de la France et ce lien particulier qui a si longtemps uni notre nation à l'Eglise », où le mari de Carla Bruni n’avait pas hésité à évoquer les "souffrances" infligées au clergé par la loi de séparation des Eglises et de l'Etat de 1905 (expulsion des congrégations, querelle des inventaires). Pour lui l'interprétation aujourd'hui consensuelle de la loi de 1905 relève d'une « reconstruction rétrospective ». Il en avait alors profité pour balancer le concept fumeux de « laïcité positive », face à une laïcité « épuisée » et menacée par « le fanatisme », jugeant qu’il était dans l'intérêt de la République d'avoir « beaucoup d'hommes et de femmes » qui « croient » et qui « espèrent », le tout agrémenté de termes qui caressent toujours facilement les bigots dans le sens du poil : « morale », « valeurs », « transcendance », « sacrifices », blah blah blah.


Maintenant, à Ryad, c’est l'héritage « civilisateur » des religions et, carrément, les « racines religieuses » du monde qui sont exaltés : « Dans le fond de chaque civilisation, il y a quelque chose de religieux », « c'est peut-être dans le religieux que ce qu'il y a d'universel dans les civilisations est le plus fort ». Un vrai sermon on vous dit : « Dieu qui n'asservit pas l'homme mais qui le libère », « Dieu transcendant qui est dans la pensée et dans le coeur de chaque homme », « Dieu qui est le rempart contre l'orgueil démesuré et la folie des hommes », Dieu, toujours Lui, dont le message, le Pauvre, a « souvent été dénaturé ».


Stop, basta, n’en jetez plus !

Cependant, passée la nausée, il ne faudrait pas trop s’étonner de tels propos.


Rappelons-nous qu’en plein débat sur les signes religieux à l’école publique, le pote à Bolloré était pour « réaménager » ou « moderniser », je ne me rappelle plus du terme, la trop fameuse loi de 1905. Idéologiquement, le nabot de Neuilly se place dans une continuité, celle de la Droite Libérale (d’où viennent aussi Raffarin et de gros poissons de l’UMP), DL farouchement anti-laïque au début du XXème siècle. Le cynisme c’est qu’ils ont mené en 2003 LEUR croisade pour la laïcité, mais une laïcité détournée en nationalisme foireux et méfiance vis-à-vis des musulmans (et qui en passant a servi à quelque peu éclipser le débat sur les retraites). Et s’ils avaient pu de surcroît retoucher la loi de 1905, ils ne se seraient pas gênés. Mais c’était encore un peu trop tôt, et pour cela il fallait les pleins pouvoirs. Aujourd’hui l’ex de Cécilia les a, et comment.


Mais je voudrais également en profiter pour rappeler autre chose : que plus de trente ans avant 1905, un gouvernement français avait déjà décrété, de manière on ne peut plus tranchée, la séparation de l’Eglise et l’Etat. Eh oui, on l’oublie trop souvent, mais la loi de 1905 a volé la vedette au texte du PREMIER décret pris, et voté A L'UNANIMITE, par la Commune de Paris en 1871.

Ce texte, le voici :


- 2 avril 1871 -

La Commune de Paris

Considérant que le premier des principes de la République française est la liberté

Considérant que la liberté de conscience est la première des libertés

Considérant que le clergé a été le complice des crimes de la monarchie contre la Liberté

DECRETE

Article 1 : L'Eglise est séparée de l'Etat.

Article 2 : Le budget des cultes est supprimé

Article 3 : Les biens dits de mainmorte, appartenant aux congrégations religieuses, sont déclarés propriété nationale.

Article 4 : Une enquête sera faite immédiatement sur ces biens, pour en constater la nature et les mettre à la disposition de la nation.


Bien entendu ce texte, comme d’autres et plus généralement beaucoup de ce qui a trait à la Commune, a été patiemment escamoté des mémoires. C’est que les motivations de l’adoption de textes qui vont pourtant dans le même sens sont bien différentes. La Commune est clairement internationaliste, par exemple. De ses représentants, plusieurs sont étrangers (allemands, polonais) et si elle supprime les insignes religieux et les prières à l’école publique, elle ne vise aucune communauté en particulier. Encore moins de visée ethnique implicite. On connaît la fin de la Commune et la répression dont elle fit l’objet.


En 1905 le contexte est différent. Sous la pression de l’opinion publique, la IIIe République a déjà laïcisé nombre d’hôpitaux, hospices et cimetières, l’Affaire Dreyfus est passée par là et l’Eglise catholique, à travers sa presse et par la voix de certains de ses prêtres, s’y est distinguée par ses prises de position ignobles. Je ne souhaite pas refaire "l’Affaire" mais je dis simplement que la séparation de l’Eglise et de l’Etat devait se faire, c’était certainement pas complètement "dans l’air du temps", mais c’était une concession minimum à faire d’un côté par la classe dirigeante (en mutation), pour resserrer de l’autre. C’est comme, je l'ai déjà dit, quand on nous ressasse que Mitterrand, dans son Infinie Bonté, a aboli la peine de mort. Là encore, même si l’opinion restait certes divisée sur le sujet, c’était plus ou moins inéluctable, ce serait le contraire, qu’elle n’ait pas été abolie, qui aurait été étonnant.


Bref, comme on va reparler de laïcité ces jours-ci (vous allez voir qu'on va nous marteler qu'il n'est pas question, pour l'instant, d'y toucher, qu'elle est "sacrée", etc.), je souhaitais replacer tout cela dans une perspective historique et essayer de montrer à quel point l'héritier de Pasqua, baptisé catho et trimbalé d’école privée du XVIIème en école privée à Neuilly-sur-Seine, a de la suite dans les idées (même si je sais que vous n'en doutiez pas) et comment, entre mise en scène people et annonces populistes non suivies d'effets, rien, dans tout cela, n'est laissé au hasard.


En effet, la contradiction n'est qu'apparente entre d'une part l'exaltation des valeurs chrétiennes qui participe de cet alignement stratégique et idéologique sur l'Amérique des néo-conservateurs dans leur croisade contre les "infidèles" (et à la pêche à ce qu'il reste de pétrole), et, d'autre part, la défense de la laïcité de 1905. C'est que cette défense de la laïcité "à la française" est, on l'a vu, nettement partisane en réalité. Car sur ce deuxième point il s'agit ni plus ni moins que d'un détournement de l'héritage révolutionnaire, de cette laïcité à la communarde qui n'était en aucun cas un slogan chauviniste, mais bien liée à l'image de l'Eglise catholique comme étant un des principaux soutiens institutionnels des forces réactionnaires et à l'idée que les intérêts de la classe ouvrière exigeaient que l'Eglise soit écartée des affaires de l'Etat ainsi que des écoles. Cette conception était intimement liée aux luttes sociales des dernières années du XIXème siècle, mais cela bien entendu (de même que tout ce qui a trait, au-delà du folklore, à mai 68) a été totalement effacé au profit de la stigmatisation des musulmans (et la création du CFCM n'est qu'une manière de plus de les contrôler), et plus généralement des arabes (entre autres), systématiquement confondus, justement, avec les musulmans.


Pas de doutes, l'actuel chanoine d'honneur de Saint-Jean-de-Latran s'y connaît en « reconstruction rétrospective ». Cette nouvelle variante de la laïcité, « positive », participe d'une vaste entreprise de reconstruction d'une "nouvelle" idée de l'identité dite nationale, qu'il voudrait commune. En notre nom. Contre notre gré. La nausée, décidemment.


26 déc. 2007

salauds de pauvres, l'éternel retour

Fallait y penser. En fait non, ça avait déjà été pensé. Suffisait de glisser d'une rubrique à l'autre. Hier sur RFI, Christine Boutin en visite dans un centre d'hébergement d'urgence (le jour de Noël, rendez vous compte, c'est pas beau ça, c'est pas bien chrétien?), se lamentait: après avoir reconnu que l'on manquait de logements "sociaux" en France et que les places en hébergements d'urgence ne suffisaient pas, elle en est venue à dire que de toute façon, MEME SI le gouvernement (sous-entendu par miracle) parvenait à trouver une place pour tout le monde, eh bien c'est sûr qu'il y aurait des gens, comme c'est le cas aujourd'hui, les ingrats, qui refuseraient de se faire mettre au chaud! Trois fois en moins d'une minute, elle l'a répété. Donc c'est comme pour le chômage en fait. C'est pas tellement que les boulots manquent, c'est que les gens veulent pas travailler. Vous voyez le truc. A quoi ça sert qu'on se décarcasse? A quoi ça sert qu'on double, qu'on triple, les capacités d'accueil? A quoi ça sert le "plan grand froid" tant qu'on y est. Et pourquoi que certains SDF veulent pas aller dans ces centres et préfèrent se démerder à l'avenant? Elle se l'est demandé, la ministre? Elle ferait bien, ça lui rabattrait le caquet. Bon, rien de bien nouveau en réalité, tous les hivers c'est la même chose. Mais cette idée du "SDF qui veut pas se loger" qu'on nous balance année après année, plutôt insidieusement d'habitude, assénée cette fois sans vergogne, pourrait bien finir par faire son nid. Et ça c'est inadmissible.

cliché: un clochard à Paris en 1898, par Eugène Atget

18 déc. 2007

Je la replace



Dans la rue on ne verra bientôt plus que des artistes

et l’on aura toutes les peines du monde à y découvrir un homme.

Arthur Cravan, 1914.

5 nov. 2007

25 oct. 2007

de la suite dans les idées?



Ça y ressemble en tous cas. Notre ministre du logement nous avait déjà fait sourire il y a quelques temps dans une Mare aux Canards intitulée « Les amusements de Matignon »
: « Premier séminaire du gouvernement Fillon le 10 juillet, à Matignon. Deux sujets sont à l'ordre du jour avant le déjeuner : les banlieues et l'emploi. » Quelques blagues et lapsus en amuse-gueules, puis du solide, attention ( Le Canard enchaîné du mercredi 18 juillet 2007) :




Et voilà que maintenant elle annonce qu'elle est prête à passer à l'acte:

Logement: Christine Boutin "n'exclut pas la possibilité" de réquisition

La ministre du Logement Christine Boutin "n'exclut pas la possibilité de réquisitionner certains immeubles" dans le cadre de la préparation du plan hiver, a-t-elle déclaré mercredi à l'AFP.

"En ce qui concerne la préparation du plan hiver, je n'exclus pas la possibilité de réquisition de certains immeubles cet hiver, si nous n'arrivons pas à répondre à la demande", a indiqué Christine Boutin qui a visité, dans la matinée, le centre du 115 géré par le Samu social à Ivry (Val-de-Marne).

"La loi (ndlr: de réquisition) existe, elle a été rarement appliquée, elle n'est pas obligatoirement d'une efficacité à 100% mais, compte tenu de la gravité de la situation, et de facon exceptionnelle, je n'exclus pas la possibilité d'user de ce droit de réquisition dans les zones tendues".

Ce droit de réquisition, a précisé la ministre, pourrait s'exercer "sur des institutionnels, des immeubles qui appartiennent à des compagnies d'assurances et qui ne sont pas utilisés, etc.".

Mme Boutin doit présider jeudi matin, avec les préfets d'Ile-de-France, la réunion annuelle pour préparer le plan "grand froid", plan d'urgence hivernale.

20Minutes.fr avec AFP, éditions du 17/10/2007


Dans une autre dépêche, il est précisé que "
ce droit de réquisition pourrait s’exercer sur des immeubles qui appartiennent à l’Etat ou à des sociétés privées et qui ne sont pas utilisés".


Chiche! "tout" deviendrait-il vraiment "possible" avec ces clowns?


Demandez aux Macaq (dont c'est déjà la deuxième - officielle du moins - tentative avortée d'occupation de locaux vides pour les transformer en résidences universitaires):
Expulsion cinema. Demandez rue de la Banque, où ça s'éternise: 5h01 5oct 07; 5h40 5oct 07; 23h 5oct 07. Même le blog du ministère a été réactivé pour l'occasion. Je le redis : bon d'accord Jeudi Noir sont des bouffons, d'accord A. Legrand, son sourire et son anorak rouge même floutés ça fait tache, quant au DAL... mais quand même... Et encore, tout cela ce sont les vitrines, et quand c'est des actions moins exposées, quand les carnets d'adresses sont moins bien fournis... ?

Demandez près de chez vous, c'est forcément arrivé près de chez vous, ou alors ça ne saurait tarder...

14 oct. 2007

trip-tyque

A la demande générale (!), quelques images. Toujours depuis le troisième étage, mais de jour cette fois et même avec du soleil:


Où l'on voit, de gauche à droite, le bâtiment immonde et désaffecté dont on a déjà parlé, Gallieni 1 qu'il s'appelle. Vient ensuite Gallieni 2 (avec sa navette spatiale qui semble prête à décoller sur le toit), en remplacement du premier. Simple transfert apparemment, quand c'est pourri on en construit un autre à côté et basta. Babylone n'en est plus à ça près.


Puis une des Mercuriales et des HLM. Avec quand même un peu de vert au premier plan (autour des anciens transfos EDF, très intéressant, surtout de près, de voir comme la nature réinvestit peu à peu les lieux), et puis une école, avec son terrain de jeu (la quantité de ballons qui passent chez nous...).


Encore des HLM, et même un foyer Sonacotra (pardon: Adoma), le troisième un peu en retrait, le plus gris, pour loger les ouvriers qui ont construit le reste alentour sans doute.

Et voilà, bientôt des images de l'intérieur...

10 oct. 2007

relocalisation



Cette fois c'est au n° 57. On prend les mêmes et on recommence? Presque.


Histoire de commencer à ouvrir notre nouveau site sur l'extérieur, de faire découvrir les activités du collectif (artistes, associations & individus).

- expositions
- visites des ateliers
- buvette & restauration
- performances
- tables de presse…

et pour les noktambules, il y a toujours le bus de nuit devant la porte. à +

DE CES NOTES PRISES DANS LES MARGES DES LIVRES ET D'AUTRES CHOSES ENCORE...