26 août 2007

il nous en reste combien?



Des mines anti-personnel?

Combien exactement? va savoir, Secret Défense.

Si l'on suppose que l'Hexagone a appliqué la loi n° 98-564 du 8 juillet 1998, « tendant à l'élimination des mines antipersonnel », une note précise que « La totalité des mines antipersonnel réelles encore détenues en stock par les armées sera détruite avant la fin de l'année 1999, à l'exception du stock de 5000 mines autorisé par la loi. »

Ah bon, si c'est autorisé par la loi...

voir la CONVENTION SUR L'INTERDICTION DE L'EMPLOI, DU STOCKAGE, DE LA PRODUCTION ET DU TRANSFERT DES MINES ANTIPERSONNEL ET SUR LEUR DESTRUCTION
rapport août 1999.

8 août 2007

SOMETHING SPECIAL



Ouais, Lee Hazlewood nous a quittés, le 4 août dernier. 78 ans. Bon, on s’y attendait un peu, on savait l’homme malade depuis plusieurs années. Par ici, c’est Libé d’hier qui relaie la nouvelle, dans un article un peu caricatural, quand même. « Lee Hazlewood avait tout du parfait redneck » ? Sans blague! Un redneck pur et dur n’aurait par exemple jamais passé de disques de Hank Ballard (un artiste noir) entre deux guimauves genre Bing Crosby, comme Lee avait pris l’habitude de le faire alors qu’il était DJ sur une petite station radio de la ville de Coolidge (Arizona) au début des années 50, au grand dam de la direction qui menaça plusieurs fois de le virer, jusqu’à ce que l’audimat monte en flèche. Un vrai redneck ne se serait peut-être pas auto exilé en Suède au début des années 70 (il embarque avec son fils pour lui éviter de devoir faire le service militaire aux States, c.a.d. aller au Vietnam).

Retour rapide sur ce qu’il faut bien appeler une carrière, terme que Lee n’utilisait pourtant jamais à propos de son parcours de dilettante inspiré, chanteur, auteur-compositeur, producteur, acteur occasionnel, qui n'était par contre pas vraiment doué pour le business (ses tentatives pour monter seul des maisons d'éditions ou des labels ont toujours plus ou moins tourné court).

Surtout connu pour sa collaboration avec Nancy Sinatra dont la carrière peinait à décoller avant que Lee ne lui offre So long Babe fin 1965 et surtout These Boots Are Made for Walkin’ quelques mois plus tard assurant à celle-ci le statut de star planétaire que l’on sait, il avait déjà connu le succès dans les charts avec The Fool*, une de ses premières compositions interprétée par Sanford Clark, et surtout en produisant Duane Eddy & His Twangy Guitar dans la deuxième moitié des fifties. C’est que Lee était un perfectionniste, un fou qui pouvait passer des heures à placer et déplacer les micros et les enceintes dans le petit studio Ramsey (Phoenix, Arizona) à la recherche du son et de la texture qu’il avait en tête, avant de pouvoir s’acheter une chambre d’écho digne de ce nom. Et lorsque qu’on réécoute ses productions de cette époque, dès Rebel Rouser, il est frappant de sentir à quel point ce son est organique, aérien et dense à la fois, bien en avance sur son temps. Le tout jeune Phil Spector, alors parfait inconnu, traîne beaucoup dans ce même studio et avouera par la suite en avoir appris un maximum juste en restant assis là à regarder son aîné bosser, quand ce dernier ne le virait pas, exaspéré parfois par ce morveux un peu trop collant.

* repris, entre autres, par Elvis himself (sur Elvis Country) et par la Mano Negra (sur King of Bongo)


En 1963, il enregistre lui-même ses chansons et en deux jours c’est Trouble Is A Lonesome Town qui est mis en boîte, une sorte de « concept » album, bien que le terme n’existe pas encore, une suite de morceaux ni vraiment folk, ni vraiment pop, ni vraiment country, un mélange de tout ça. Comme souvent au sujet de ses propres enregistrements, Lee considère cela comme « juste des démos », histoire de voir si des chanteurs établis seraient preneurs. Ça n’est pas le cas, pas encore.


Lorsque déferle la British Invasion (Beatles, Stones, puis Who, Kinks...), et que dans le même temps s'affirme, entre autres machines à succès, la Tamla Motown (en particulier les Supremes), Lee prend une année sabbatique, vivant tranquillement des royalties sur les tubes avec Duane Eddy, dont il avait co-signé la plupart. Jusqu’à ce que le clan Sinatra le contacte...



en chantier... à+

à lire: un entretien assez long avec Lee, part 1 et part 2.

Q : On ne sait pas vraiment quel fut votre mode de vie : bohémien ou nabab ?

L. H. : Ma vie, c’est ce que j’en ai fait, travaillant avec qui je voulais travailler, jouant où je voulais jouer. Sans me prendre trop au sérieux.

3 août 2007

Reportage: Adoma nous (re)voilà !


Jeudi 2 août 2007, 42 rue de Cambronne, Paris 15ème, face au siège de l’Adoma (ex-Sonacotra)

On n’était pas nombreux, une petite quarantaine à peine. Militants en vadrouille estivale, résidents « sans-papiers » qui ont peur de se faire rafler, essoufflement des mobilisations ?…

17h45, une délégation est reçue par l’Adoma: un élu du 20ème, l’avocat des résidents menacés d’expulsion, un membre du Copaf (Collectif pour l’avenir des foyers), deux représentants du foyer La Duée. Ils en ressortiront à 19h30, soit près de deux heures plus tard.

A propos des arriérés sur les loyers, il semble qu’une négociation se dessine. C’était le volet le moins compliqué de l’affaire, les sommes étant du reste dérisoires. Au sujet des « surnuméraires » bien sûr c’est plus difficile, beaucoup plus. La Sonaco s’en tient à sa ligne de toujours, immuable : le règlement c’est le règlement, c’est une question de sé-cu-ri-té, point. Lorsqu’il est fait remarquer que question sécurité (robinets qui fuient 24h/24, prises de courant défectueuses et dangereuses, issues de secours bloquées depuis des lustres, etc.) ça laisse effectivement à désirer, le poisson est apparemment vite noyé. Le dialogue est souvent tendu, nous rapporte la délégation.

Dehors, pendant que quelques slogans sont scandés au mégaphone histoire de mettre un peu de pression pendant les discussions qui ont cours à l’intérieur, on discute avec les résidents présents, dont certains habitent au foyer depuis son ouverture (1980). Tous soulignent le fait qu’ils travaillent, et dur. Les conditions de vie déplorables sont évoquées : cuisines collectives fermées sous prétexte de rénovation et mise aux normes et jamais rouvertes, manque de WC (« le matin, avant d’aller bosser, il faut faire la queue »), manque de point d’eau dans les étages (« il faut souvent descendre au sous-sol pour trouver de l’eau »), ascenseurs en panne pendant des mois… Une litanie tout ce qu’il y a de plus digne cependant. Un ras-le-bol et des désirs de conditions de vie décentes. Il est également rappelé que deux personnes logeant dans une chambre de 17 m2 paient chacune 223 euros par mois…

En conclusion :

La lutte continue ! Ne pas faiblir dans la mobilisation, rester vigilants, surtout pendant l'été, période toujours propice à des coups fourrés. Continuer de démarcher auprès des résidents pour qu’ils intègrent des collectifs, ce qui est de toutes façons vital si on a en plus des problèmes de titre de séjour, ne pas rester isolé, ne pas avoir honte, parler de ses problèmes administratifs ou financiers… Pour les assos et les orgas, activer les réseaux et continuer à diffuser l’info.

Avant tout début de semblant de rénovation du foyer, nécessité de mettre en place une table ronde pour régler le problème des menaces d’expulsions : cadres de l’Adoma, résidents, élus, associations, voisins…

Ecrire ou faxer au Préfet de police de Paris pour que soient immédiatement annulées les procédures permettant aux forces de l’ordre de pénétrer dans les foyers, ce qui est inacceptable.

Pour faire avancer le dossier, il s’agit de bien montrer que les cas des « surnuméraires » sont des cas de mal-logés, des sans logis comme beaucoup surtout en région parisienne, victimes de l’exclusion, de l'exploitation et de la stigmatisation, ceux qui ne peuvent avoir accès au marché locatif classique (« quand j’appelle pour une annonce et qu’on entend ma voix d’africain, on me dit systématiquement que le logement est déjà pris »), ni aux logements sociaux (non prioritaires car célibataires sans enfants).

quelques slogans :

Adoma, Sonacotra
Pas de police dans les foyers !

Non aux expulsions !
Discutons des solutions!

Droits des locataires, droit d’héberger !

Adoma, Sonacotra
Rendez-nous nos cuisines !

etc.

Pour mémoire et plus d'explications, voir l'appel au rassemblement.

Quelques photos de
mobilisations passées ou d'autres foyers, et un «mini-docu».

Voir aussi l'article wiki rédigé par un correspondant: Foyers de Travailleurs Migrants.

A suivre...

DE CES NOTES PRISES DANS LES MARGES DES LIVRES ET D'AUTRES CHOSES ENCORE...