16 sept. 2007

Et maintenant c'est des tests ADN.

Rassemblement ce mardi à 18 heures devant l'Assemblée nationale contre le nouveau projet de loi - encore un ! - relatif à « la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et à l’asile » qui sera soumis à discussion.




ÇA SUFFIT !


Adopté mercredi dernier par la commission des lois de l'Ass.Nat., un nouvel amendement restreindrait encore davantage le droit des étrangers, et notamment le droit au regroupement familial, par la proposition d'instaurer des tests ADN pour s’assurer de la filiation des enfants qui auraient la folle prétention de vouloir rejoindre leurs parents en France.

Bien entendu, les acolytes de Sarkozy (en l'occurrence le député UMP Thierry Mariani) soulignent pour leur défense que ces tests ne seraient pas obligatoires. Or il n'est pas difficile d'imaginer que les candidats qui ne se soumettraient pas au test (entre 150 et 1000 euros selon les pays, à leurs frais) verraient leurs demandes systématiquement rejetées. Le regroupement familial est déjà très très encadré et pouvoir faire venir sa famille est de plus en plus un parcours du combattant, c'est rien de le dire, à l'heure où le traitement
«au cas par cas» est devenu la règle et où la loi, quoi qu'on en pense, n'est définitivement pas la même pour tous.

De toutes les manières,
«volontaire» ou obligatoire, la question n'est pas là. C'est l'idée même de tests ADN pour prouver sa paternité et avoir le droit de vivre avec ses enfants qui est insupportable. Ainsi que le rappelle le communiqué Une famille, ce n’est pas le résultat de tests ADN sur hsn-info (lu via L'En Dehors):

« La France interdit, en effet, hors décision de justice ou besoins médicaux, de procéder à de tels tests tout simplement parce qu’elle considère, à juste titre, que la définition de la famille ne se borne pas au lien biologique.

Réduire la filiation au seul lien biologique, c’est non seulement appliquer un traitement discriminatoire aux étrangers mais c’est aussi nier qu’une famille, ce sont des liens d’une autre nature que ceux du sang.

En décidant d’imposer un tel test aux étrangers, le législateur français nie l’histoire personnelle de chacun.

C’est l’humanité d’hommes, de femmes et d’enfants qui est déniée en la réduisant à une chaîne de molécules.»

« Aucun sujet ne doit être tabou » a pour sa part déclaré Hortefeux. Ben voyons, à force d'être « décomplexé », ce pays s'achemine tout bonnement vers le totalitarisme. En effet, il ne s'agit plus pour ces tristes sires de soi-disant lutter contre une immigration qui serait « subie », afin de récupérer les électeurs déboussolés. Non. Enfin, plus seulement. Un pas supplémentaire, très idéologique, dans la volonté d'humiliation et de négation de l'autre (l'étranger, le pauvre, le différent) en tant qu'individu, en tant qu'être humain, vient d'être franchi.

Doit-on s'étonner? Pas vraiment, si l'on se rappelle les propos du candidat Sarkozy, en mars 2007, sur « la part de l’inné » qui serait selon lui « immense »
(pédophiles de naissance, suicidaires génétiques), ou encore son projet de loi sur la prévention de la délinquance (2006), qui voulait instituer chez les tout jeunes gamins un dépistage précoce des « troubles de comportement ».

Et maintenant, il faudrait se soumettre à un test ADN pour obtenir un visa? Nous ne pouvons laisser faire.

voir également l'appel du GISTI

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DE CES NOTES PRISES DANS LES MARGES DES LIVRES ET D'AUTRES CHOSES ENCORE...