5 nov. 2007

un détournement pour la route

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Dis-moi Edagr , tu penses bientôt étoffer la rubrique Marcuse ou bien doit-on se contenter de cette amuse-gueule ( pardonne-moi l'expression !)?
avec l'Utopie de Fourrier , tu nous avais pourtant bien aiguisé l'appétit ...
et là on en reste d'autant plus encore sur notre faim !

pour Aliz, j'ai noté au passage :
"Les apologistes du travail. Dans la glorification du travail, dans les infatigables discours sur « les bénédictions du travail » je vois la même arrière-pensée que dans l’éloge des actions impersonnelles et altruistes : à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, on sent maintenant, à la vue du travail – on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir – qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient chacun en bride et s’entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine, il présente constamment un but mesquin et peut assurer des satisfactions rapides et régulières."

Je dois être sacrément conditionnée ..
vu que j'inverse encore les rôles dans la domination entre le travail et moi :
il vous reste encore du pain sur la planche :)) !

aliz a dit…

Nietzsche ! bien vu. Le reste du passage est pas mal non plus:

"Ainsi une société où l'on travaille sans cesse durement jouira d'une plus grande sécurité : et c'est la sécurité que l'on adore maintenant comme divinité suprême.
- Et voici (ô épouvante !) que c'est justement le « travailleur » qui est devenu dangereux !
Les « individus dangereux » fourmillent ! Et derrière eux il y a le danger des dangers - l'individuum !"

On pourrait ajouter les hordes de chômeurs, les gangs de précaires, les bandes de mal-logés... très dangereux! Les maintenir dans la misère et les fliquer n'a jamais vraiment suffit, et c'est pas faute d'y avoir oeuvré de tout temps et par tous les moyens (de + en + sophisitqués), non, le mieux est encore de les diviser, les faire entrer en concurrence... que chaque individu nie l'humanité qui est en lui (donc a fortiori celle des autres), et le tour est joué...

Anonyme a dit…

J'ai trouvé cet extrait de Nietzsche sur un site, à la recherche d'éléments sur la pensée de Marcuse;
j'accroche plus avec l'aspect psychanalytique de l'esprit libertaire ,la réalisation de soi, je ne suis pas mûre pour le traduire en opinion politique ;
Tu sais bien par ailleurs que nous n'avons pas la même approche de la notion de travail ;
je ne peux me départir de l'idée que le travail peut être ou doit être un moyen et non pas une fin en soi, qu'il peut être source d'accomplissement et non pas d'avilissement , que le progrès réside à en rester maître et non pas en devenir esclave, tout comme l'argent auquel il est étroitement lié ...
Est-ce le signe d'une victoire incontestable du libéralisme ?
Ne pas faire de concession sur la question , ça revient presque à condammer toutes sources possibles de progrès tangibles , acessibles , individuellement et collectivement, non ?
Il est déjà compliqué de combattre les injustices , effets déplorables de ce matérialisme grandissant et aveugle mais considérer ces injustices comme le résulat d'un déterminisme d'état les rendent inaccessibles au pouvoir des individus, des citoyens ..
entre deux maux, on a le devoir de choisir le moindre , oui , je le pense !

DE CES NOTES PRISES DANS LES MARGES DES LIVRES ET D'AUTRES CHOSES ENCORE...