Oráculo manual y arte de prudencia. Baltasar Gracián (1601-1658). L’Homme de cour ou encore L’Art de la prudence, selon les éditions. 300 entrées bourrées d’aphorismes, maximes, paradoxes, de ces bouquins qu’il fait bon ouvrir « au hasard », refermer, laisser, reprendre… Un oracle ? Diable, le mot est fort. Bon, mais le Livre des transformations en est aussi un. Quoi qu'il en soit ce jésuite pas très catholique a payé cher son obstination à publier de la littérature profane, plusieurs traités qui sont autant de preuves de son insoumission, à son ordre religieux déjà. Ostracisme. Le livre est célèbre, et relativement confidentiel à la fois. Là, je tombe sur ça :33
Savoir se soustraire
Si c’est une grande science que de savoir refuser des grâces, c’en est une plus grande de se savoir refuser à soi-même, aux affaires, et aux visites. Il y a des occupations importunes qui rongent le temps le plus précieux. Il vaut mieux ne rien faire que de s’occuper mal à propos. Il ne suffit pas, pour être homme prudent, de ne faire point d’intrigues ; mais il faut encore éviter d’y être mêlé. Il ne faut pas être si fort à chacun que l’on ne soit plus à soi-même. On ne doit point abuser de ses amis, ni rien exiger d’eux au-delà de ce qu’ils accordent volontiers. […]
trad. Amelot de la Houssaye, Ed. Payot & Rivages
2 commentaires:
Je me lance ?
La vie n’est que choix ;
Définir ses priorités,
Aller à l'essentiel en abandonnant sans remords ce qui nous en éloigne;
" Tout choix comporte une perte "
accepter que ces choix passent par l'abandon d'autres horizons, d'autres destinées possibles;
Pointer l’accessoire pour y renoncer ;
Ecarter toute futilité qui soit une entrave à nos desseins primaires ;
Ne pas se laisser disperser ...
S’accepter soi-même ,
ne pas vivre dans le regret de ce que nous ne sommes pas ;
Et se respecter,
avec toutes nos failles , nos limites qui sont un frein à cet épanouissement ;
être doux avec soi-même...
Accepter l’autre ;
Ne pas être plus exigent avec lui que nous ne le sommes avec nous-mêmes;
Ne pas attendre de l'autre plus qu'il ne peut nous donner,
mais accepter quand même de se laisser transformer par cet autre qui nous déloge dans notre quant-à-soi ...
Hors sujet ?
Grain de sel
Plutôt en plein, je trouve. Mais bon, tu sais comment sont les oracles, il y a la question de l'interprétation et chacun aura la sienne, d'autant qu'ils nous trouvent (on les cherche) à un moment T, différent pour chacun d'entre nous...
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